Cette année, nous avons décidé d'aller faire une
Cette année, nous avons décidé d'aller faire une petite balade hors saison dans le département du Tarn pour découvrir ses mosaïques de paysages et ses bastides albigeoises. Pour les amies et amis étrangers, le Tarn, c'est ici :
Il se décompose en cinq secteurs :
- l'Albigeois, bastides et Ségala,
- le vignoble gaillacois, bastides et Val Dadou,
- le Sidobre, monts de Lacaune,
- Castres, Mazamet et le Pays d'Autant,
- le Pays de Cocagne et le Lauragais.
Le pays du Pastel et le Pays de Cocagne :
Connu pour ses vertus médicinales depuis la plus haute Antiquité, le pastel (de son nom scientifique Isatis tinctoria) est la plante traditionnelle des teinturiers leur permettant d'obtenir toutes les nuances de bleu.
Principalement cultivé sur le pourtour méditerranéen, le pastel atteignit une exceptionnelle densité de production dans une zone ayant pour sommets : Albi, Toulouse et Carcassonne. C'est à partir du 14è siècle que sa culture et son commerce vont connaître un essor étonnant aux environs d'Albi et, forte du succès de cette expérience, la production d'Isatis va peu à peu se développer vers le Sud pour atteindre le Lauragais.
Les feuilles d'Isatis étaient broyées pour fabriquer une pâte presque homogène qui, distribuée en piles et laissée en fermentation une quinzaine de jours donnera les si précieuses "cocagnes", ou coques de pastel. L'expression "pays de Cocagne" témoigne donc d'un enrichissement par la production des cocagnes d'Isatis.
Mais cet âge d'or ne durera guère plus de 60 ans. Le déclin sera rapide du fait des guerres de Religion et de l'apparition de l'Indigo (ou teinture des Indes).
Le pastel connaît aujourd'hui un regain d'intérêt. De nouveaux débouchés sont envisagés dans l'industrie et la cosmétologie en même temps que l'on étudie la possibilité de réutiliser le bleu tiré du pastel pour la teinture des fils destinés au tissage des tapisseries.